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Sunday, December 19, 2004

Les femmes qui s'éteignent 

Il n'y a aucun maquillage. Déjà de fines ridules et un peu de luisant par endroit. Une fatigue. Une forme de lassitude non dissimulée. De petites marques rouges. La vie est là, pleine. Forme de confiance ou de laisser aller. Plus trop le temps de séduire. Le coït est régulier. Un monde de séduction en friches. Le visage intriguant qu'on devine sous cette enfouissement quotidien. Les femmes qui s'éteignent. Un petit goût soudain d'aller titiller ça. Essayer de réveiller cette inattention. Et soudain comme surprise, gênée, comme nue et négligée dans sa chambre d'adolescente. Ne pas laisser se détendre le désir.

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Saturday, December 11, 2004

La peau 

La qualité de la peau. Les infimes reliefs. Fines cicatrices imperceptibles, petits creux ou rayures blanches. Légers points de rouge sur la finesse blanche de ce cuir doux. Transparent presque de blanc. Cette blondeur. Si lisse et soudain si variée. Un doigt qui a frotté ou gratté un peu. Imperceptible duvet naissant à peine par ombre. Des taches de rousseurs, éphélides, grains discrets de beauté. Comme avec une loupe, je caresse de mon doigt dans le sens de la peau. Le goût de la peau contre la peau. Je ne la connais pas. Le hasard qui pour quelques instants seulement nous rapproche de cette invraissemblable intimité.

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Saturday, December 04, 2004

Friches 

J'ai aimé trois femmes. Celle du train, du rouge un peu mangé à la commissure des lèvres et du turquoise bizarre aux paupières, une coupe un peu 1970 avec des paquets de mèches brunes plaquées au cou et qui remontent aux joues. Evidemment je ne sais rien d'elle et dans une autre situation je pourrais engager ces conversations qui mettent du délai avant ce moment où l'on baise. Puis là je suis placé à côté de cette fille. Elle me pose ses questions. Cette pulsion qui pétille. Je vois ses seins roux et lourds qui bougent. Pourquoi est-ce que j'ai d'un côté la flemme de m'intéresser à ses questions, l'effort de comprendre les désirs et les questions avec lesquelles elles s'occupe pour justifier et trouver du sens. Je me dis juste qu'elle a une peau qu'on dirait velouté. Qu'on devine un fil rauque dans sa voix qui doit être beau quand elle jouit. Je me dis que son corps souple, mou avec un peu de sueur déjà doit bien aimer faire l'amour. Je me prends à imaginer la forme de ses nymphes quand elle me parle. J'imagine que nous nous ajusterions bien et que nous ne le ferons jamais. Je me prends à rêver, est-ce grave ? J'aime voir bouger sa bouche quand elle me parle. Bon je laisse tout ça en plan et je lui dis des choses pour penser. Beaucoup plus tard, les dj ont tous leur laptop. Elle est brune avec des seins petits et quand elle se sert, je sens même l'abondance de ses poils pubiens. Elle me dit des choses à l'oreille mais une fois encore je ne comprends pas. Mes fantasmes et mes friches sexuelles.

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