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Friday, February 25, 2005

Suite champagne 

Je vois des visages vieillis. Les rides, le gris. Je me demande ce qui sépare ce regard de celui que j'ai connu il y a dix ans, vingt ans. Comme une lassitude. Comme pour dire nous ne nous sommes pas vu pendant tout ce temps et tu voudrais que je crois qu'il importe que l'on se parle. Je cherche au fond des yeux. Du mal déjà à tenir le regard. Je redoute des douleurs qui séparent. Rien ne se dit. Elle dit, j'ai même peint une vierge à la feuille d'or. Mais ça n'accroche pas. Il fait froid. Elle dit je vais manger des huîtres. Je me dis pourquoi est-elle seule ? Surpris soudain par ce moment où de l'age vient relacher les visages. Je vois des abandons, des disponibilités, des renoncements. Tout n'a-t-il était que si peu concistant ?

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Sunday, February 20, 2005

Le Cab 

Elle a gominé ses cheveux comme plaqués avec les sillons du peigne. Elle marche en djean avec ses cheveux rouges et son ventre blanc. Sur un trottoir d’hiver un samedi matin. Week end. Je pense à son ventre chaud et sa fourrure. Je bande. Voilà ma vie.

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Cerne 

Cheveux très noir, lèvres trop fines et très rouge, et cette large cerne bas sous l'oeil, presque fendant la joue en arc. Deux bandeaux noirs qui départagent le front, comme à la mode 1860. Un nez court au bel angle, la peau si blanche et le regard qui ne vous regarde pas. Pourquoi : qui se mord aussi régulièrement la lèvre du bas, comme une nervosité. Avec un autre petit pli qui tombe à la commissure.

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Sunday, February 13, 2005

Désir pour rien 

Ces regards que je suprends, partout, en permanence. Comme une accumulation de désirs pour rien, laissés en plan. Comme l'entretien peut-être seulement d'une mécanique. Des regards comme un réflexe biologique de lubrification intérieur. La plupart qui n'aboutissent à rien. Il n'y a pas d'échange. Mais l'organisme reste dressé vers l'occasion pour la reproduction de l'espèce. Comme des millions d'ovules et de spermatozoïdes perdus dans le grand magma aveugle. Tout est prêt pour le grand désir. Ça regorge d'obsessions vers le contact. Des regards qui se lisent, se cherchent et s’esquivent. Mais l'ensemble reste en suspension entre deux eaux. Est-ce la bonne régulation ou est-ce un immense gâchi ?

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Wednesday, February 09, 2005

Eurostar 

Des ovales d'écaille sur les yeux. De la mollesse un peu grasse chez l'un, des gestes fermes et saccadés chez l'autre. Comme qui jouent les affaires. Les laptops ouverts. Très décidés sur trois mots exposés sur des power point. De l'anglais partout dans du français. Les élastiques visibles qui coupent l'épais de la fesse sous des pantalons 70. Veste de tailleur stricte sur chemisier haut. Voix fermes. Ils sont le monde. Je regarde de la boue et des branches mortes dans les sous bois. Je vois la vitesse à laquelle les deux voies se disjoignent. Aspirés par le grand vide. Comme sûrs, maître et conscient de quoi ? Le temps, du balcon, d'en découvrir les côtes.

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Sunday, February 06, 2005

La maitresse du vice-président 

Elle me sourit comme si on se connaissait. Tôt le matin dans cette salle face à la mer. Je vois la découpe nette du string sous le tissu bouteille de la robe. Elle me donne un petit livre et tout de suite l'ouvre en pointant une photo, c'est lui, là. Pour lui elle a osé ce string... qui fait une sillure haut et dans le prolongement de la raie, sous la robe qui colle. Peut-être sur sa demande. Je vois mollement bouger ses seins, des seins assez lourds : elle n'a pas mis de soutien-gorge non plus. Elle se mouille probablement rien qu'à voir son regard à lui sur ses seins qui bougent. Elle rougit rien qu'en m'expliquant l'organisation de la séance. Peut-être inespéré pour eux ce colloque dans cet hotel? Un moment ils s'eclipsent furtivement vers la rade. La joie sur ses joues de l'avoir pour elle. Ce rare moment hors de son couple à lui. Un ruissellement de désirs comblés. Momentanément. La vie, par intermittance.

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Saturday, February 05, 2005

Yellow cab 

Je vois des mannequins nus dans des vitrines. Mais ça passe si vite. En plastique.

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Haribo rouge 

Elle mange avec hargne et volupté des crocodiles haribo rouges. Elle les déchire avec ses grosses lèvres de pulpe. Elle boude. Elle a de longues mèches de cheveux noirs colorées en roux acajou. Elle a cerclé ses yeux au crayon noir. Bagues argents aux index et aux majeurs et deux autres à l'annulaire. Front bombé et lisse, dégagé. Ses grands ongles blancs.

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