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Sunday, May 23, 2004

In translation 

Talons aiguilles sur longues bottes noires. Sac jaune à l’aisselle. Large casquette noire. Du Japon, l’index posé à l’horizontal sur la lèvre inférieure. Bouge à peine la bouche quand elle parle, trait noir au pourtour des yeux, en regardant ce stylo avec un sourire dans l’ignorance de ce qu’il écrit, décrit, me dit pardon et descend. Les chants jaunes de Shara sous l’averse.

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Saturday, May 22, 2004

Lucrecia 

Comme une brume de chaleur, des filaments cotoneux comme de la lumière, qui nimbe de désirs certains passants. Je sens cet immense débordement des désirs pour rien. Pas partagés, parfois inavoués, comme une immense humanité qui serait prête à tant, et qui s'estompe dans l'oubli. La part sans retenu des désirs inaccomplis. Les visages qui passent, ce que l’on montre, qui offre tout ce désir, ce que l’on voit qui fait s’étendre en nous toute cette eau. Comme des vastes lacs. Mais ils se ratent... Combien se ratent ? Pourtant, comme mille corps qui n’avouent plus aucun désir : renoncement ? ou réplétion ? Ont-ils si bien et si longuement baisé ? La peau encore chaude, avec peut-être de la sueur qui a séchée et des liquides qu’on sent encore couler dedans le ventre... Comme un écart entre des millions de petits serpents comme des pollens perdus et ce regard déjà qu’on soutient, un mot improbable qu’on échange, un commentaire, un chat. Quand les brumes rapprochent, se touchent un moment, se dispersent.

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Malaise 

De dos, long cheveux noirs en larges découpe et franges, de travers, qui attend, gènée de ses mains, se touche le cou, fini par prendre un livre, large, jean, capuche brune, tout très doux, bouche fine qui s’entrouvre et avance légèrement, croise les jambes, essaie de se caller un peu en arrière sur sa chaise, croise ses deux mains entre ses jambes, attend toujours, de deux doigts s’occupe d’un deca allongé, pousse la chaise devant qui attend, un anneau d’argent au pouce et puis prend une cigarette, seule, devant rien...

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Sunday, May 09, 2004

Hauteville House, Guernesey 

Je surveille les marées. La peau blanche, anglaise, cheveux acajou coupés courts, qui monte l’escalier vers les chambres. Plus tard, longs cheveux noirs, deux bandeaux lisses de part et d’autre du front, jeans, qui regarde, isolé dans son île. Ciel couvert. Qui se retourne. Qui s’éloigne. Qui continue. L’eau turquoise de la baie et le sable très blanc. Les magnolias blancs. Des oiseaux qui passent sur la baie. Il y a plusieurs paires de jumelles dans le salon en bas face au large. De quoi suivre en détail les allées et venues des riches propriétaires des villas isolées alentours et l'usage de leurs jeunes invités.

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Saturday, May 08, 2004

Svea, Josephine et Johanna 

Elles s’allongent dans les transats du jardin pour profiter du soleil avant le vol de retour de SAS. Trois ventres qui bombent et dorent avant l’été. Leurs valises éventrées de linges dans les chambres de la maison. Finnissent le champagne dans le salon. Font un skal en Suédois. Me donnent un petit coffre de tecq avec des ongles d’ivoire mêlés de paille. S’y rangent des préservatifs. Elles remercient d’une carte de là-bas avec de grosses roses vertes, blanches et roses comme des renoncules.

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Thursday, May 06, 2004

Taille basse ou l’instabilité 

La taille basse est un déséquilibre. Est-ce ce qui apparait ? le ventre presque dégagé au haut du pubis ? les détails de petites culottes de coton blanc ou de strings dentelés de mauve ou de lycra grise avec bandes ? et puis l’évasement du ventre sur le nombril ? ou ce petit ventre en boule qui proémine, comme si l’anorexie du plat perdait de l’assurance ? parfois de francs débordements qui gagnent le pourtour des hanches ? Une fois même, le bombement du ventre enceint avec sa couture ombrée de marron qui descend du nombril vers l’ouverture.
Mais la taille basse est davantage que l’exhibition d’un peu de peau nu. Avec l’été, ça remonte aux cuisses, ça dégage les aisselles, parfois remue les seins sans soutien et disposés au soleil avec l’aréole qui fait tache.
L’humidité de la taille basse, ce n’est pas qu’elle est un peu plus basse, c’est qu’elle ne tient pas. C’est qu’elle ne peut pas tenir. Elle est posée comme en mouvement, à l’élargissement le plus fort que plus rien ne peut retenir avant la chute... La taille basse est une hésitation : va-t-elle descendre ? ou va-t-elle remonter ? La taille basse, ce n’est pas ce qu’on voit : mais ce qu’on va voir. Le mouvement privé de se vêtir ou se dévêtir offert à tous. Tout est sur le point de basculer comme ce moment très particulier ou cela se fait pour que les peaux se rapprochent.

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Monday, May 03, 2004

Les sourcils 

Aujourd’hui, j’ai décidé une journée sourcils. D’abord, le sourcil : c’est des poils sur la peau. Là, déjà, c’est un programme. Un velouté de poils bien fourni. Rien à voir avec l’avant-bras... Poils courts, longs, là où ils naissent, vers où ils s’estompent. Les crayons qui les prolongent, les redessinent, les remplacent. Longs, fins, courts d’une belle virgule. Fondus ou contrastés, noirs sur la peau très pâle jusqu’au bleu des veines. Les ébouriffer un peu. Qui disposent les yeux au fond d’un peu d’ombre, ou quasi épilé comme le pubis d’un seul oeil.

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Sunday, May 02, 2004

Des gauffres 

Presque violet, le temps que tout se fasse. Tout est black. Elle sourit. Des gauffres, des crêpes, des bunnies. Sous l’ombre de la toile. Elle me dit je peux vous l’offrir. Je parle de rien. Elle le prend à partie. Celui qui étale la pate sur les plaques. Elle rigole. Elle lui dit monte un peu le son. Personne d’autres qui veuille des crêpes. Elle dit au sucre c’est ça. Des ventres gonflés de blancs qui passent. Elles voit ce que je regarde. Je lui dit que je n’en peux plus de tous ces ventres. Ces petits débordements de ventre. Elle me lache pas. Me dit des choses pour rien. Comme du noir autour des yeux noirs et les lèvres de mauves. Je ne pose pas ma main sur la sienne qui me touche. On commente les muteens qui passent. Et puis je les salue. Je prends une petite Badoit. Je continue ma vie.

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Saturday, May 01, 2004

Piazza de la Signoria 

Ils sont deux sous le soleil de Florence. Ils commentent les deux américaines à la table devant la leur. Et je vaque derrière dans le guide de Damien Wigny. Ils commentent le tatouage de la brune qui descend dans la raie de ses fesses quand elles se penche pour prendre des lunettes de soleil dans son sac. Je trouve ça un peu gras. Que sais-je faire d’autre dans le silence des blogs ?

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