Monday, May 31, 2010
Hésitations
Elle est grande, blonde avec ces ombres très brunes parmi les longues tournures de cheveux et des sourcils bruns aussi assez fournis. Elle a une large bouche et je vois le volume liquide de sa poitrine qui bouge. Elle n'a pas vingt ans, peut-être vingt-cinq comme un soir de vernissage. Je vois cette fille belle et bien sûr je me dis que tout me serait plaisir. Pour la suite, tout me convient : toute vie à découvrir, quelques temps au moins m'est un roman. Et tout intérieur des organes, lâche ou ferme, m'est une humidité qui me disloque et me recompose. Je dis non quand je crois que nous édifions-bricolons. Et je vois que cela complique ou contrarie ces projets d'architecture. Alors parfois je me dis ou on me glisse à l'oreille que j'ai tort.
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Sunday, May 30, 2010
Elle pose ses bagages
J'aime ce moment dans les trains qui sont plus haut que les avions où elles se lèvent sur la pointe des pieds et dénudent soudain tout son ventre, son dos et jusqu'à l'ombre de la raie dans le balancement large de la croupe afin de déposer son manteau dans le filet ou le coffre à bagages. Là elle a une ceinture de cuir brun avec les clous cuivre et des vergetures qui sillent de blanc le doré mat de la peau. Escarpin noir en pointe avec aiguilles.
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Saturday, May 29, 2010
Qui se touchent
Aussi ras approche-t-on de l'intime, aussi hermétique reste le voile de verre qui nous sépare l'un de l'autre. Promener mon regard comme une camera de voyeur qui remonte les tissus et suit les contours sans jamais dépasser l'énigme des regards que par moment l'on interroge. Et puis cette main qui se tient dans un lieu confiné, comme indifférente, qui touche, serre un peu davantage, comme passe et repasse, appuie un peu, repart et revient, se repose un peu callé encore davantage, le beau visage noir fin et lisse. Elle regarde dehors. Le paysage blanc qui défile. Elle sourit.
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Bad romance
Troquet corréen. Je suis en retard. Le temps de voir le sms, je ne réponds pas. J'arrive. Qui se dévisage après des expatriations pendant qu'un serveur bloque un instant la porte pour finir d'encaisser. Les seins libres dans l'échancrures avec des dispositions aléatoires de beauté en grains sur les peaux que tu laisses nues. La commissure et la bouche qui se touchent furtivement, ratant la joue. Résumé des épisodes précédents, les yeux brouillés de rouge par à-coups, la coke et les amants. Ok. Je dis. Je vois. On mange des soupes, des brochettes et des poissons crus. Tu dis à propos de toi, après quelques années, finalement je crois que je suis un bon coup.
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