Sunday, April 04, 2004
Air Canada, A7
Qui ne se sont rien dit. Sept heures de vol. Bottes en pointe de cuir noir, l’annulaire couvert d’alliances, culotte de soie noire et cheveux noirs très tirés en arrière. Le ventre blanc. Qui a changé de place avec une première adolescente plus nue encore. Bronzée au nombril, qui dit bonsoir avec des yeux bleus. Rien ne s’échange. Qui se cotoient et s’ignorent. Soudain, une question, qui interroge sur un chat, un commentaire sur un blog. L’étrange responsabilité de cette béance. Improbable ou inadéquat voisinage. Elle dit merci. Se penche vers le hublot, son dos nu à dix centimètres que je pourrais caresser, ma main plongeant dans l’ombre sous la culotte entre les deux fesses. Ce serait doux et humide. Elle dit la mer est sauvage. Le désir tant qu’il est solitaire. Ce qu’il me fait et qui échappe. Avant de savoir observer comment cela se déplace vers le visage, les questions, les disponibilités... Mais le temps de le dire, tout est évanoui. Il y a du désir, mais sans intrusion. Y a-t-il tant de désir à éveiller ? Ou tout est-il en place, occupé, refermé ? Je me promène dans d’étranges paysages brumeux d'où montent des voix. Tout y est surtout sans que rien ne perce. Zone de turbulences.
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