Sunday, April 04, 2004
Ambiguïté
Elle s’appelle Delphine. Elle a une culotte de coton blanc avec un fin feston de petites boucles comme les bordures en miniature des pelouses dans les jardins publics. Plus tard, jeune, avec les ficelles qui pendent, des poches, des chaînes sur son pantalon de toile noire comme à Stokholm l’année passée, string bien sûr, puma rouge et métal, elle rie et parle fort de chanteurs du Portugal. Et puis, il y a la grande variété des hanches laissées nues par les tailles basses, ces hanches droites et sans courbe, celles qui se creusent avec comme deux fossettes qui invitent à la cambrure, les tatouages simples, iris, symboles, papillons... Et puis, croisée si rapidement, le long manteau noir qui un instant s’entrouvre, la botte lacée jusqu’au genou et le collant noir au-delà dont on ne voit pas qu’aucun autre vêtement ne vient couvrir le reste du corps avant que le manteau ne se referme et qu’elle disparaisse sans que je me retourne. A quoi bon ? Ce n’est pas parce que tout est ambigu que cela empêche d’être clair. Etre les seuls arbitres de nos frontières, si nous le souhaitons. Que le désir dans sa rumeur, n’impose jamais, brouille sans cesse. Tout ce qui m’émeut et quand je bande. Et tout continuer avec désordre et régularité. Je lis La Disgrace. Elle regarde. Elle vient s’asseoir sur la place libre. Le manteau très rouge, les cheveux très noir et un bleu très clair, un turquoise clair dans les yeux. Elle sort son livre d’un grand sac noir. Elle lit La Disgrace, chapitre 2. Elle a vingt ans. Il ne se passe rien.
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