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Sunday, April 04, 2004

Ephélides 

Page perdue. Par moment je note ce qui remue mon désir. Par moment je note l’écart entre ce désir et sa satisfaction. Du pouvoir des mots au mouvoir des peaux. Par moment je me dis que c’est le désir le plaisir. Par moment je traine et ne sais plus trop, alors, je lis, je déguste, je regarde ou je lèche, m’occupe à faire monter de l’eau ou parler la nuit n’importe où.

Des grains de beauté à la bouche, dans le cou et ailleurs. Un petits duvet très bruns qui descend devant l’oreille. Djin noir pâli et casquette beige. Perle à l’oreille et ongle rosé. Du brillant à la lèvre et qui mache un chwing gum dans un roman de Keith Folley, Le réseau Voltaire. Dans une doudoun noire. Comme dans un album de Monteiro.

Par moment tout me tente, de la pulsion de vie partourt et des araignées dans les têtes. Des mondes qui proliférent partout et dans ces journaux, partis de notre seul et unique paquet d’années. Par moment ce qui s’est vidé, épuisé, agard. Attendre. Laisser remonter ce désir. Par moment donc à nouveau je traine. Combien de temps ? Dix minutes le temps que je rebande, cinq jours, une heure, dix jours.

Partout tout ce désir. Par moment l’immense attente des désirs, par moment le désir qui n’attend plus, par moment qui regrette ou qui savoure un éclat ou une histoire. Par moment des ondulations sans fin de l’ennui. Par moment à vif et ailleurs. Des pages et des pages qui tombent qui appellent, décrivent, s’extirpent.
De quel côté tout a-t-il basculé ? Y avait-il un risque ?

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