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Sunday, April 04, 2004

Rose 

Train de 7h48. Les cheveux encore mouillés. Qui sort de sa douche. Je l'imagine la tête en arrière, qui se savonne, s'attarde sous l'eau chaude, la circulation de sa main et du savon. Je lève la tête, son regard qui se déplace dans le flou, la bouche ouverte comme soudain surprise, encombrée, acculée. Eviter cette intrusion, ne rien forcer, ni obliger, lui laisser le temps de reprendre une respiration régulière. La bouche qui bouge. Comme une contenance ou comme pour dire quelque chose. Toujours la bouche rose entre ouverte comme le tee shirt et la petite chaîne d'or. Puis peu à peu à l'aise, satisfaite, prenant le dessus, se léchant un peu les lèvres. Qui me regarde avec satisfaction. Et puis petit baillement et se passer la main sur le visage. A nouveau qui s'échappe tel qu'au réveil sans regard importun. Vulnerable à nouveau. Se mordre aussi un peu les lèvres. Toujours les mêmes petites choses. Mais toutes les bouches sont douces et cette répétition à l'infini ne retire le goût d'aucune. Il n'y a pas d'usure ni de lassitude du plaisir, tout juste un vieillissement comme des Invasions Barbares. N'en vouloir jamais. Peu importe que ça n'y change rien. Avec du gris, du orange et un zip. Deux bagues à la main gauche. Jogging blanc avec une culotte. Faire plaisir. Ne pas agresser. Entre les esquisses de séduction et l'indélicatesse du voyeur. Passer de l'oeil du ventre au regard, du nombril au visage. Insister sans insistance. Entreprendre avec discrétion. Echapper aux larcins des regards. Poser les yeux sur Rose à mesure qu'elle y consent. Vérifier tout le chemin parcouru en un trajet de train le matin. De l'anonymat aux abords d'avoir pu se parler... A quai.

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