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Sunday, April 04, 2004

Stealing Beauty 

Elle s’est endormie. Appui chaud contre l’épaule. Quitter un corps contre un autre. Foulard qui drape le visage avec les lèvres d’un rouge brun et les sourcils fournis. Cheveux humides. Djean délavé. Sa respiration. Piercing au nez, diam bleu de pacotille. Ne pas la réveiller. Elle me bouscule en s’asseyant, elle est rouge. n’ose pas même dire pardon, me parler. Cette espèce d’assurance, de fierté, un peu d’arrogance des filles belles. Faire soigneusement craquer ça. Très dure et sur une petite épaisseur. Très mou derrière. Doux et humide comme chacune. Leur visage de protection. Leur rire ou détresse quand cela lache.
Le passage qui ne se fait pas. Qui se cotoient puis s’éloignent. Comme des journaux qui se cotoient et s’ignorent. Parfois interfèrent. Parfois quelques regards, parfois quelques mots. Presque jamais un début de conversation, sur rien, quelque chose d’extérieur, une situation, une annonce, un prétexte... et puis qui s’éloignent aussi. Ce que je regarde et que je repasse. En rester là. Je l’aide pour sa valise. Elle dit merci. Là où elle va.
La frontière : là où le désir est encore solitaire. Ce qui se juxtapose. Chaque jour, toutes celles que je vois passer et dont je me réjouis. Bertolucci laisse le corps nu de Livonia dans des robes lègères d’un été en Toscane. Ce qu’elle montre et ce qu’il filme et ce que nous regardons. Elle s’appelle Lucy Harmon, il y a un vieux sculteur qui pétrie des formes qu’il prend à son corps.

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