Sunday, April 04, 2004
String
Aix-en-Provence, gare TGV. De dos, taille basse, mais les couleurs de l'été sont parties. La peau blanche et nue, un peu plus nue encore du froid qui passe dans les halls, on voit un petit débordement de la taille, puis le string noir, puis à nouveau la peau, les débuts de la fesse à nue maintenant contre le jean taille basse. Qui attend. Petite masse de chaire blanche qui se contracte, se rétracte, saisie par un courant d'air. Les picots d'infimes poils invisibles de sa chaire de poule. Comme toute une intimité exposée.
La somme des détails qui saisissent mon regard. Entre voracité du désir et lubricité des choses. En rester là. Inventaires des amorces. Laisser ailleurs, plus tard, les complications souples une fois que ça drague... Le reste de la vie évacué de ce journal. Journal sans dialogue. Perdu sur le net. Sans réponse. Répéter à l'infini la mécanique de mon désir. Sa réapparition perpetuelle comme on bande.
Autre gare, plus tard, cheveux propres, en torsades, noirs, pas démélés depuis plusieurs nuit, un grain de beauté à la commissure gauche, blouson bouteille avec capuche, manches courtes. Dessous, qui dépasse, noir en manches longues et jusqu'aux genoux, une blouse, un jogging, des pumas. Qui me regarde, appelle son chum pour dire qu'elle a froid et que le train a du retard... qui raccroche, me demande mon journal, je continue Septentrion.
Plus tard, la voiture derrière, embouteillage. Qui regarde, son regard qui ne se détourne pas, dans le rétroviseur. Toujours égale distance, nos voitures qui ne se rejoignent jamais.
Thalys. Bruxelles, secouée, qui la déséquilibre, la molesse de son sein soudain sur mon visage, puis qui continue vers le bar ou les WC.
La bascule. Les semaines où les désirs s'équilibrent, les semaines où je retarde, les désirs épuisés, repus, les semaines de disponibilité, les jours, les heures. Penser à la même météorologie dans les regards d'en face. Envie, pas envie. Entre la découverte et l'insistance, entre l'observation et le désagrément, la curiosité et le voyeurisme. Entre la disponibilité et l'exposition. La grande mer des journaux du net dans tant de langues...
Gare de Lyon Part-Dieu qui m'explique quelque chose sans me lacher le bras qu'elle remonte avec insistance. Quelques débordements de ventre encore, boléros turquoise, parfum de Mugler, vêpres solennelles de Vivaldi, string de coton blanc. Tout est là, partout. Pour quoi faire ?
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La somme des détails qui saisissent mon regard. Entre voracité du désir et lubricité des choses. En rester là. Inventaires des amorces. Laisser ailleurs, plus tard, les complications souples une fois que ça drague... Le reste de la vie évacué de ce journal. Journal sans dialogue. Perdu sur le net. Sans réponse. Répéter à l'infini la mécanique de mon désir. Sa réapparition perpetuelle comme on bande.
Autre gare, plus tard, cheveux propres, en torsades, noirs, pas démélés depuis plusieurs nuit, un grain de beauté à la commissure gauche, blouson bouteille avec capuche, manches courtes. Dessous, qui dépasse, noir en manches longues et jusqu'aux genoux, une blouse, un jogging, des pumas. Qui me regarde, appelle son chum pour dire qu'elle a froid et que le train a du retard... qui raccroche, me demande mon journal, je continue Septentrion.
Plus tard, la voiture derrière, embouteillage. Qui regarde, son regard qui ne se détourne pas, dans le rétroviseur. Toujours égale distance, nos voitures qui ne se rejoignent jamais.
Thalys. Bruxelles, secouée, qui la déséquilibre, la molesse de son sein soudain sur mon visage, puis qui continue vers le bar ou les WC.
La bascule. Les semaines où les désirs s'équilibrent, les semaines où je retarde, les désirs épuisés, repus, les semaines de disponibilité, les jours, les heures. Penser à la même météorologie dans les regards d'en face. Envie, pas envie. Entre la découverte et l'insistance, entre l'observation et le désagrément, la curiosité et le voyeurisme. Entre la disponibilité et l'exposition. La grande mer des journaux du net dans tant de langues...
Gare de Lyon Part-Dieu qui m'explique quelque chose sans me lacher le bras qu'elle remonte avec insistance. Quelques débordements de ventre encore, boléros turquoise, parfum de Mugler, vêpres solennelles de Vivaldi, string de coton blanc. Tout est là, partout. Pour quoi faire ?
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