Sunday, April 04, 2004
Voyages en hiver
Tant qu’il neige, ça va. On met des raquettes. On marche dedans. Ou je regarde par le carreau. Des visages, des visages, des visages d’abord. Je regarde les ventres. Tout ce qui est nu et qui dépasse. L’hiver. L’été je vois même toute la beauté des seins un peu irrégulière, des aréoles larges, trop ou drues, les dissymétries de tous les seins, ce qui n’est pas très ferme, qui remonte, un peu oblique, qui pend un peu... il n’y a pas de fin à ça. D’où vient ce goût continue, comme animal, biologique. Quasi pas d’intermittence à ce goût des découvertes. D’abord et sans cesse mon regard est disponible. Ensuite, il y a le bruit du net. Le bruissement d’internet, des milliers de journaux qui se déversent de partout, à New York qui remontent les lignes de métro, à Londres qui parlent indi, ici qui jouent avec l’Atlantique. Vrac de vies à toutes les épaisseurs. Les affinités. Ce qui apparait, disparait. Feutré, qui se cotoient ou s’ignorent, mais les pages qui tombent. Puis des contacts, des faux contacts, des vrais contacts, essais-erreurs, de loin, sans y toucher et puis disparaissent à nouveau. Des mails qui essaient. La deuxième vie, les rencontres anonymes, pour rien, comme dans un train, un métro, mais plus assourdi, avec de la neige, sans la violence des yeux et du corps. Des voix dans la ,0grande brume du Web. C’est confortable. Ca disparait. Parfois ça tient un peu. Comme partout. Comme dans la vie. Comme si par exemple il y avait une brève et répétitive mélodie hongroise de Schubert dans un film d’un hiver en Allemagne sous la neige.
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