Saturday, May 22, 2004
Lucrecia
Comme une brume de chaleur, des filaments cotoneux comme de la lumière, qui nimbe de désirs certains passants. Je sens cet immense débordement des désirs pour rien. Pas partagés, parfois inavoués, comme une immense humanité qui serait prête à tant, et qui s'estompe dans l'oubli. La part sans retenu des désirs inaccomplis. Les visages qui passent, ce que l’on montre, qui offre tout ce désir, ce que l’on voit qui fait s’étendre en nous toute cette eau. Comme des vastes lacs. Mais ils se ratent... Combien se ratent ? Pourtant, comme mille corps qui n’avouent plus aucun désir : renoncement ? ou réplétion ? Ont-ils si bien et si longuement baisé ? La peau encore chaude, avec peut-être de la sueur qui a séchée et des liquides qu’on sent encore couler dedans le ventre... Comme un écart entre des millions de petits serpents comme des pollens perdus et ce regard déjà qu’on soutient, un mot improbable qu’on échange, un commentaire, un chat. Quand les brumes rapprochent, se touchent un moment, se dispersent.
|
|
Comments:
Post a Comment