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Tuesday, August 31, 2004

Dans les trains 

S'efforcer de laisser les choses telles qu'elles se présentent. Aimer à proportion qu'on vous écoute. Essayer de maintenir aussi réduit que possible l'écart entre le désir qui monte et un dialogue qui s'amorce...
Mais il y a tous les regards perdus, les rencontres avortées, innombrables clips fugaces d'un visage qui aurait plu. D'une rencontre qui n'aura pas lieu. Ça aussi, c'est déjà de l'amour, ça première entrouverture. En rester là.
Elle a encore les pieds nus dans le train comme si elle était à la plage, les cheveux blonds torsadés de sel et un reste de tee-shirt turquoise, un anneau d'argent sur un pouce doré de soleil.
J'ai commencé je crois à déraper.
J'ai fait quelque chose de delictueux. J'ai pris en photo son pied dans le train, son pied nu. Comme un vulgaire voyeur.
Elle a un collier de grosses perles vertes en plastique transparent. Elle lit des notes d'histoire de l'art. Elle est sur une page sur des vases grecs. Reproduction sur un mémento intitulé en orange : Histoire grecque.
Delili en blanc sur son tee-shirt et son téléphone vibre... elle répond, nej ! du suédois ! une jeune suédoise et je lui ai volé un peu des couleurs de son pied de l'été 2004, dans un train pour Biarritz.
Elle est tournée vers le couloir, les jambes qui se touchent, elle lit, une main sur le front dans ses cheveux, l'autre qu'elle se passe doucement sur le sein par l'échancrure puis repasse sous son nez comme pour en vérifier la molle chaleur ou un reste de parfum. D'une main elle se prend l'index et regarde par la fenêtre, le bracelet de sa montre est plus vert que les herbes qui défilent.

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