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Saturday, October 22, 2005

Je pique des désirs comme des papillons morts 

Elle est de dos. Il y a le bel oval opale des ongles dans une lumière du matin. Les longs doigts blancs et fins. La main posée, comme un peu recroquevillée. L'autre sur la joue, avec un doigt qui bouge comme machinalement sur la douceur de la joue. L'agilité des doigts qu'elle pose sur le ventre. Un peu de mollesse dans les phalanges qui s'effilent. Puis qui replace lentement les cheveux sur son visage. Je découvre son visage qui me convient, mais je pense à son ventre qui est blanc et j'y devine de petites pilosités qui se torsadent et ne dissimulent rien. Je ne fouille rien. Je m'émerveille de ce qui me tombe sous le regard. Je redoute les intrusions. Je ne suis qu'une pellicule photo-sensible. De gros seins avec de la sueur et un string de vieille dentelles roses. Une autre brune avec le mauve du string sous le blanc du pantalon. Celle avec de petits seins plein de coups de soleil dans son chemisier jaune qui baille avec du blanc et des mous de têtons. Elle a un petit ventre. Elles ont toutes un petit ventre qui proémine. Comme si c'était la mode. Elle a les pieds nus dans des sandales noires avec les ongles des pieds d'un blanc nacré qui brille. Il y a une semelle rose et une autre turquoise. On voit les traces blanches des bretelles d'un soutien-gorge qu'elle n'a plus dans le rouge du cou. S’y dépose ce que je retiens. Parfois, juste un peu de fripure de peau nue sur un coude.

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