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Sunday, November 06, 2005

Des filles passent et je ne les aborde pas 

Je guette et surprends les regards discrets des matteurs. Très vite se séparent deux mondes : les regards qui manquent et ceux qui gouttent. Je préfère le désir comme surabondance plutôt que le désir comme manque. Mais j'aimerais donner les ruses pour inverser le second. Elle prend le train avec son vélo et des palmes sur le porte bagage. Elle a son jogging collé gris perle et un string qui cisaille bien un V dans le doux des fesses, un tee-shirt H&M sur des gros seins dans un soutien gorge sport et des lunettes de soleil sous sa casquette. Plus loin. Elle louche un peu. Un visage ingrat, le nez un peu gros, la peau pas très nette dont on détecte les petits reliefs discontinus. Mais elle n'a pas de soutien gorge et un chemisier fendu jusqu'au nombril noué derrière le cou. Le textile noir qui écrase et exhibe ses seins qu'elle a lourds, massifs, fermes, jeunes. Je relève la tête et je la vois dans un roman-prada. Dans un livre, elle écrit “c’est effrayant ce que les hommes viennent vite” et je suis là sur le quai à ne pas trop savoir où donner de la tête. Tout me plaît et ce moment en suspension me convient aussi.

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