Friday, October 29, 2004
Ah, oui, j'ai fait signer ma culotte.
Tomber au hasard des blogs sur ce joli programme. Souvenir de ses amis. Ce lieux de tout les désirs. Je les croise. Tout ce qui porte culotte. Je flane et cette seule pensée me réjouis. Pas nécessaire d’être lourd. Je regarde avec un peu de gène les regards un peu gras insistant ou honteux de ceux de mon espèce. Je n’aimerais pas que ce regard-ci ressemble à ces inélégances. Je ne doute pas que le plus souvent j’échoue puisque je n’en suis pas juge. Qu’importe, je dérobe et continue mon butinage. Il y a de petits bouts de tissus qui peuplent ma tête.
Et puis ici ce qui bascule. Des mots en lieu et place d’images. “J’ai fait signer ma culotte” ou ailleurs “mode d’emploi pour votre épilation”. Des visages et des mots qui excèdent. Je continue en rentrant au petit matin me reposer dans les salons ici vides avec la Norma à plein volume.
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Et puis ici ce qui bascule. Des mots en lieu et place d’images. “J’ai fait signer ma culotte” ou ailleurs “mode d’emploi pour votre épilation”. Des visages et des mots qui excèdent. Je continue en rentrant au petit matin me reposer dans les salons ici vides avec la Norma à plein volume.
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Thursday, October 21, 2004
Une odeur désuète de savon et de propre
Une journée pour rien. Hier, qui me parle d'auteurs d'aujourd'hui dont je ne connais pas le nom et à peine l'éditeur... J'évoque Claude Simon, elle n'a jamais entendu le nom. Elle se retourne un instant et c'est une odeur désuète de savon et de propre qui me vient. La peau très blanche qui contraste avec les duvets foncés. Un peu de vert au fond du marron des yeux. Un peu d'assurance et de rose à la joue. Elle se lève pour attraper quelque chose sur une étagère, et c'est tout son ventre qui se déshabille. Je vois du jaune et du noir. J'entretiens une petite cour de désir. Cela convient à la plupart pour des raisons qui bifurquent. Je pense au cercle amoureux d'henry legrand. Il ne faut pas trop confondre les livres et la vie. Un wc avec une colonne d'ancienne fondation où sont gravé dans la pierre les prénoms des filles.
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Wednesday, October 20, 2004
Les petites tennis roses et blanches
Faire une entorse à ces notes. Je ne connais aucun des visages que je croise. Ces désirs sont à peine l'oeil en terre d'une pivoine. Et puis, il y a des accidents. Infimes. Rares. Quand de la conversation se noue. Plus rare encore, quand elle se prolonge... que chacun y trouve son miel. Marylin a des tennis roses et blanches avec les lacets toujours défaits. Je ne connais pas Marylin. Deux ou trois choses que je sais d'elle, les filles russes qu'elle regarde s'embrasser sur la bouche, les poses lascives qu'elle dessine dans l'ennui des cours, et les bulles de chwing-gum qu'elle fait claquer si on lui parle... Les silhouettes donc qu'on ne croise pas moins dans les blogs que dans les aéroports et les tramways...
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Sunday, October 17, 2004
Observation sur le passage des femmes
Je m'installe à l'entrée et je regarde tout ce qui passe. C'est à dire toutes celles qui d'un pas plus ou moins rapide s'engouffrent devant moi. Je ne sais plus trop bien où regarder. N'en rater le moins possible. Tous ces seins lourds des adolescentes qui attirent l'oeil de leur remuement.
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Tuesday, October 12, 2004
Les ongles d'argent
Des pendentifs à l'oreille longs comme une pluie métallique. Des écailles d'argent aux ongles de pieds mêlées à des lannières de cuir. Un tatouage noir sur le noir à peine perceptible. Calligraphique. Toujours tout ici qui s'interrompt avant de s'entreprendre. Je feuillette les passants comme des magazines. Avec l'épaisseur de la peau, la gène parfois, un peu de sueur. Davantage que des reproductions, moins que des conversations. Marylin me dit : mais vous avez tout de même vécu un peu quand même... Une envie soudaine du blog des conversations que j'entame. Avant celui des rencontres qui nous disloquent.
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Monday, October 11, 2004
Banc public
Est-ce qu'elle pleure ou est-ce qu'elle téléphone ? La main qui vient sous le nez comme pour essuyer des gouttes de larmes. Elle est en rose, il est en gris. Il est assis de biais sur le banc et elle lui tourne le dos. La peur qui me prend de tant de tristesse.
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Sunday, October 10, 2004
Elle rougit quand elle lève les yeux
Elle est blonde. Elle rougit quand elle lève les yeux vers moi et croise mon regard. Effacer discrètement nos gènes. Quand le sang afflue, cela devient important. Et c'est à ce moment que l'on souhaiterait disparaître. Comme si ce qui est beau nous rendait vulnérable. A moins que cela nous révelle. Alors plutôt que disparaître, s’exposer. Y prendre goût. Comme un trac. Comme un théâtre. Entre se protéger et s’effacer. Entre se blesser et s’émouvoir. Dire des choses vrais et intimes dans des pages anonymes. Dans les flux qui passent et viennent sur les chats et mails. Comme l’onde sans cese menacée, inlassablement renouvellée, du désir.
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Saturday, October 09, 2004
Blonde
Elle a une pierre verte entre les deux seins blancs. Cheveux très blonds et l'échancrure très ouverte d'un petit pull noir sur la peau nue. On voit tout le mou réhaussé du sein. Il y a cette fente qui se creuse dans l'ombre et la pierre prête à s'y enfouir. Très fine chaîne dorée. Le blanc translucide qui laisse apparaître du bleu de veines. D'un blanc vulnérable. Quasi impudique.
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Thursday, October 07, 2004
Laenaurla
Je ne sais rien d’elle. Je découvre aux hasards des blogs ses yeux de pluie et de l’eau sur sa bouche. Ils ont l’air de se connaitre. Des gens lui parlent. Plus loin il y a des arabesques sur de la peau. Du cuir et de la toile de Nîmes. Les cheveux sont noirs avec de l’auburn. De l’humour qui dissimule dans l’amende de l’oeil. Mais ce n’est pas grave. Tout cela va passer. Les commentaires se sont déplacés sur d’autres blogs. Reste ce regard posé sur mon écran. Pieces of Mana. Et un fond noir.
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Le désir dure trois heures
Elle écrit sur Internet les plaisirs qu'elle se donne. Je croise par moment ces échanges virtuels. Tout devient possible. Intense. Presque vrai.
Et c'est comme un coït : la détumescence finit par remettre les objets à leur réalité terne et inenchantée. Après l'extrème tention où tout humidifie, l'obsession s'éloigne. Toute la vie encombrée redébarque, et dissipe ces trois heures de désir en apnée. C'est ainsi que je n'en retiens ici que le nylon et les désirs.
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Et c'est comme un coït : la détumescence finit par remettre les objets à leur réalité terne et inenchantée. Après l'extrème tention où tout humidifie, l'obsession s'éloigne. Toute la vie encombrée redébarque, et dissipe ces trois heures de désir en apnée. C'est ainsi que je n'en retiens ici que le nylon et les désirs.
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Tuesday, October 05, 2004
Les filles qui dorment dans les trains de l'aube
Les filles qui dorment dans les trains de l'aube. De retour chez elles avant le matin après une nuit chaude avec lui. Les cheveux en mèches et désordre emmélés de la nuit. Pas eu le temps de prendre une douche. Ce qui coule encore et ce qui a séché vers le bas du ventre. Ce goût dans la bouche un peu pâteuse. Assoupie sur les banquettes. Les belles choses ou les frustrations qu'on rumine. Très peu dormi. Cette musique. Elle prend une petite pastille pour l'haleine. Vite retrouver ses draps à soi. Et s'y engloutir.
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